L’agriculture est un secteur dans lequel la robotique se développe particulièrement. Un développement au service des agriculteurs, mais aussi de la nature. En effet, les robots permettent souvent la mise en place d’une agriculture éco-responsable. Faisons connaissance avec plusieurs d’entre eux.
Les robots agricoles français

Fer de lance de la robotique agricole française, l’entreprise Naïo technologies a créé différents robots. On peut déjà citer le robot de désherbage mécanique Oz, déjà largement utilisé par des maraîchers et des horticulteurs. Il permet de biner et de désherber des parcelles en toute autonomie et sans utilisation de produits chimiques. Ce robot a été rejoint par Orio, un porte-outil maraîcher. Orio est capable d’emporter une large gamme d’outils (bineuses, semoirs…) grâce à un grand dégagement ventral. Naïo technologies s’est aussi intéressée aux vignobles. Elle a conçu Ted, qui est dédié à la viticulture rangs larges. C’est un robot enjambeur de désherbage mécanique. L’offre aux viticulteurs a été complétée par Jo, un chenillard autonome compact. Avec une largeur de 68cm hors tout, il manœuvre habilement dans les vignes étroites, mais aussi dans les pépinières.

Hormis les créations de Naïo technologies, il existe d’autres robots agricoles prometteurs. Citons Bakus, le projet de la start-up française Vitibot. Ce robot attire l’attention en raison de ses dimensions (1,65m de haut pour 3,50m de long) et de son design très réussi. Mais Bakus est surtout un concentré de technologies: vision infrarouge 360°, intelligence artificielle, supervision à distance, panneaux photovoltaïques… Ce robot enjambeur sera dédié à la viticulture pour des travaux du sol et le traitement de la vigne. Autre prototype français, Trooper est développé par la start-up Instar robotics. Pour l’instant, il se pilote à distance mais l’objectif est qu’il devienne un robot autonome de distançage pour les pépiniéristes et les horticulteurs. En d’autres termes, il pourra faire toutes les opérations usuelles de manutention des plantes en pots, jusqu’à 30kg de charge.

Les robots agricoles étrangers
Parmi les robots agricoles étrangers, l’impressionnant Robotti de l’entreprise danoise Agrointelli intéressera certainement nombre d’agriculteurs. Ce robot de 1,2t peut tracter l’outillage classique utilisé par un petit tracteur. Du coup, il est possible de fixer une multitude d’outils sur Robotti. Grace à la cartographie de son environnement et la détection des obstacles, le robot peut labourer ou ensemencer un champ en toute autonomie. Ce robot mû par un moteur diesel fait 2,50m de long pour 1,80m de haut et a une largeur réglable à 3,80m ou 4,80m. Un projet ambitieux à suivre de près.

Fabriqué en Espagne, Vinescout a pour but de collecter des données sur l’état hydrique de la vigne et sa vigueur. Le robot est équipé de technologies avancées. Il embarque un radiomètre infrarouge qui mesure la température à la surface des feuilles de vigne. Il possède aussi une caméra multispectrale qui recueille des mesures NDVI. Ces mesures permettent d’évaluer la vigueur des vignes. Le robot peut contrôler l’état d’un vignoble durant 8h d’affilée avant recharge sur un terrain plat. Il peut collecter des informations correspondant à 30ha de vigne en une semaine. Ce projet bien avancé est financé à 85% par l’union européenne. Enfin, citons le projet européen ROMI: RObotics for MIcro farms. L’objectif de ce projet soutenu par l’union européenne est de créer une plateforme polyvalente et abordable.
FIRA: un salon dédié à la robotique agricole

Organisé par l’entreprise française Naïo Technologies, le FIRA (Forum International de Robotique Agricole) est un événement incontournable pour la robotique agricole. On y découvre des robots de plus en plus aboutis, capables d’évoluer en autonomie en pleine nature. Les défis que ces robots doivent relever impliquent des innovations technologiques dans les domaines de la géolocalisation, du traitement de l’information, de la modularité, de l’alimentation en énergie… Mais le FIRA est aussi un lieu de rencontres et d’échanges entre chercheurs, professionnels de la robotique et agriculteurs. On peut aussi y croiser des journalistes, des sociologues et des étudiants. Ces visiteurs et participants viennent aussi de différentes parties du globe comme l’Australie, l’Asie ou l’Amérique. Ils sont tous animés par l’envie de voir la robotique servir l’agriculture.
